Compte rendu
Denis Le Pesant 2023. L'expression des émotions et des sentiments en français. Classiques Garnier
Book review
Denis Le Pesant 2023. L'expression des émotions et des sentiments en français. Classiques Garnier
Hélène Vassiliadou
Université de Strasbourg (Strasbourg, France)
vassili@unistra.fr
https://orcid.org/0000-0003-1958-5910
Reçu le 6/2/2024, accepté le 12/2/2024, publié le 24/4/2024
Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
© 2024 Hélène Vassiliadou
Pour citer ce compte rendu
Vassiliadou, Hélène 2024. Compte rendu. Denis Le Pesant 2023. L'expression des émotions et des sentiments en français. Classiques Garnier. Studia linguistica romanica 2024.11, 66-73. https://doi.org/10.25364/19.2024.11.5.
[1] Émotions et sentiments sont deux notions dont l'appréhension présente des difficultés, connues des linguistes et des psychologues, tant pour leur définition que dans la saisie des expressions qui y ressortissent. Une classification consensuelle des émotions n'existant pas, obtenir une modélisation des ressources lexicales ou des outils de détection automatique dans le domaine du Traitement automatique de la langue (TAL) s'avère alors une tâche ardue1. L'expression des émotions et des sentiments en français s'attaque aussi à cette opération et nous pouvons affirmer que le défi est relevé. Ce n'est pas un ouvrage qui cherche à nous convaincre du bien-fondé de la classification proposée. La répartition entre lexèmes d'émotion et de sentiments ou entre « lexèmes d'affect de Catégorie I » et « lexèmes d'affect de Catégorie II » est claire dès le début (p. 7). Les premiers, contrairement aux seconds, ne dénotent pas des affects orientés vers un objet :
- | Lexèmes d'émotion : qqc_qq<Cause de l'émotion> (déçoit, réjouit) qq<Siège de l'émotion ou Experiencer>. |
- | Lexèmes de sentiment : qq<Siège du sentiment ou experiencer> (admire, hait, méprise) qqc_qq<Objet du sentiment>. |
Cette distinction préliminaire sera ensuite affinée tout au long du livre.
[2] Il s'agit d'un projet lexicographique « composite », comme le signale l'auteur lui-même dans sa préface : « à la fois lexique-grammaire et thesaurus ». L'idée fondamentale est ainsi d'offrir à la communauté linguistique une typologie des lexèmes d'affect fondée sur des classes syntactico-sémantiques, connues sous le nom de classes d'objets, dans la lignée des chercheurs du Laboratoire d’Automatique Documentaire et Linguistique et du Laboratoire de Linguistique Informatique et des nombreux travaux qui y ont été menés depuis une quarantaine d'années. L'apport majeur de l'entreprise de Denis Le Pesant est de surmonter les problèmes rencontrés par la plupart des approches basées sur l'application des dictionnaires dans un corpus, qui ne prennent pas en compte le contexte syntaxique de mots. Prônant un isomorphisme du sens et de la syntaxe, l'auteur mobilise des critères morphosyntaxiques afin de proposer une classification rigoureuse de 3049 lexèmes d'affect repartis en soixante-sept classes, subdivisées à leur tour en sous-classes en fonction de leurs propriétés linguistiques. Ces lexèmes sont répertoriés dans le Dictionnaire informatisé des mots d'affect (DIMA), la ressource informatique qui accompagne l'ouvrage de Denis Le Pesant, disponible sur la plateforme ORTOLANG.
[3] Le volume compte vingt-trois chapitres répartis de manière équilibrée dans sept grandes parties, une préface (pp. 7-15) qui expose le projet entrepris en le problématisant et en le situant dans le cadre théorique du modèle distributionnel et transformationnel, une courte conclusion sous forme de perspectives et de prolongements nécessaires (pp. 391-394), huit pages de bibliographie (pp. 395-403), un index nominum (pp. 405-406), un très utile index rerum (pp. 407-409) et la table des matières. De nombreux tableaux synthétiques et/ou récapitulatifs prennent place dans quasiment tous les chapitres du livre et cela facilite grandement leur lecture. Les coquilles sont quasiment inexistantes pour un si grand nombre de pages (voir l'absence de déterminant à la page 233 : « L'actant Experiencer (…), et présent comme tel dans compétence linguistique de tout locuteur (…) »).
[4] La première partie comporte trois chapitres qui posent les bases théoriques de la structure de la classification des émotions et des sentiments. Le premier chapitre présente la composition des tableaux du DIMA divisé en deux catégories et soixante-sept classes et explique les choix des sous-divisions. Au total, comme nous l'avons signalé ci-dessus, le DIMA compte 3049 lexèmes d'affects (verbes, adjectifs, noms, adverbes, prépositions et conjonctions) repartis en vingt-six classes pour la catégorie I et quarante-une pour la catégorie II. Les chapitres 2 et 3 convoquent les travaux précurseurs portant sur le lexique de l'affectivité et en présentent les avantages et inconvénients. Ce « bref état de la question » (p. 25) conduit Denis Le Pesant à aborder les approches collocationnelles et distributionnelles afin de mettre l'accent sur le rôle de la relation prédicat-arguments dans la phrase ou dans le syntagme nominal. Il ressort qu'il ne faut pas négliger les rôles actanciels (p. 45), à savoir les rôles sémantiques ou thématiques assignés à une structure argumentale (cf., entre autres, émetteur, donateur, destinataire, experiencer, cause, objet, etc.). Ce constat conduit l'auteur à prendre en compte pour la classification proposée la « structure argumentale-actancielle » (p. 46) afin de décrire finement le lexique des affects. Ainsi, si on veut décrire le verbe aimer (catégorie II, classe amour), on doit considérer les éléments suivants :
- | Aimer #1 : N0 (= argument sujet) qq<Exp>, N1 (= argument complément) qq<Obj> où qq correspond à un nom animé. |
[5] En somme, la première partie du livre clarifie la perspective suivie qui consiste en l'« adéquation entre les schèmes syntaxiques de la langue et l'interprétation sémantique qu'en font les locuteurs de cette langue » (Dubois & Dubois-Charlier 1997, p. III). Cet angle d'attaque est illustré dans les chapitres suivants.
[6] La deuxième partie (pp. 49-120) expose en détail les propriétés distributionnelles des classes : le chapitre 4 est consacré aux adjectifs d'affect, le 5 aux verbes, le 6 aux noms, le 7 aux adverbes (calmement), prépositions (pour l'amour (de)) et conjonctions (de crainte que). Chaque chapitre se décline en sections qui détaillent les caractéristiques des structures argumentales-actancielles des catégories I et II. Les différentes divisions se fondent sur des critères d'identification tels que la transitivité-intransitivité du prédicat ou les rôles thématiques des arguments. À cela s'ajoutent les propriétés pertinentes de chaque classe identifiées grâce aux transformations typiques pour la partie du discours concernée (cf. par exemple le détachement du sujet, la transformation de réduction ou de descente). L'auteur recense également toutes les variantes structurelles possibles. Le tout est accompagné de tableaux consacrés à chaque catégorie, d'exemples authentiques et de leur analyse. Denis Le Pesant ne se contente pas d'une description linéaire des faits linguistiques examinés dans ces chapitres. Il donne également les raisons de l'inégalité du nombre de structures argumentales-actancielles pour telle ou telle catégorie. Par exemple, on observe parmi les noms d'affect (chapitre 6) une faible variabilité de structures pour la catégorie I en raison de la préposition fixe de comme dans satisfaction de, déstabilisation de, etc. alors que la catégorie II comporte un large éventail de prépositions régissant l'argument N<Objet> (gratitude à l'égard de, rancune contre, sensibilité à, etc.). De même, le chapitre 7 recense un nombre impressionnant d'unités polylexicales, souvent trop rapidement décrites dans d'autres projets, et fait la transition vers la partie 3, consacrée à l'enrichissement de la structure prédicat-argument par l'adjonction de « matériel lexical et morphologique » (p. 123).
[7] La troisième partie se focalise sur la description des verbes auxiliaires ou verbes supports qui entrent dans la structure des noms ou adjectifs prédicatifs (être calme, éprouver/avoir de la jouissance, etc.). Le chapitre 8 introduit les caractéristiques générales de ces verbes et prépare le lecteur à la compréhension de leur utilité pour le traitement de l'expression linguistique des émotions. Il s'agit en effet de l'endroit parfait pour attirer l'attention sur leur fréquence dans le domaine du lexique des affects en raison de leur « finalité (…) d'ajouter un argument porteur du rôle de Cause dans la structure argumentale » (p. 126) d'un verbe, d'un adjectif ou d'un nom prédicatif. Ce type de travail minutieux est très important, car il peut faciliter les tâches d'annotation en TAL en offrant des outils pour détecter non seulement des catégories émotionnelles, mais aussi leur cause. Caractériser la réalisation linguistique de la notion d'émotion devient ainsi plus simple. Le chapitre 9 détaille ensuite les spécificités des verbes auxiliaires qui s'attachent à d'autres verbes ou à des adjectifs (cf. révolter quelqu'un vs. le faire se révolter, rendre triste, (se) mettre en colère, etc.) et le chapitre 10 s'attarde plus longuement sur les noms prédicatifs. Le dernier chapitre de la section est consacré à l'étude des temps, des modes et aux valeurs aspectuelles des verbes auxiliaires, illustrés dans les chapitres précédents, avec pour objectif de montrer que tous les prédicats d'affect sont statifs. Denis Le Pesant explique éviter ainsi l'amalgame terminologique entre verbes causatifs et verbes à sujet (premier argument) Cause. Pour lui, les verbes d'émotion n'ont pas vocation à « dénoter une relation de cause à effet » mais « un état affectif » (p. 175). Il me met en colère équivaudrait au prédicat statif je suis en colère. Alors que nous arrivons à concevoir cette position, nous nous demandons toutefois si nous pouvons évacuer la question d'un schéma implicatif associé aux verbes causatifs du type Il me chauffe = Il me met en colère, Il m'énerve où il peut être vu comme le sujet causatif de mon état. Quoiqu'il en soit, ce chapitre offre des éléments de réflexion sur la notion d'agentivité en lien avec la manière dont un sujet parlant évoque des situations dans lesquelles il est impliqué.
[8] La quatrième partie fait le pont entre les trois premières et les trois suivantes. L'auteur approfondit dans les trois chapitres qui la composent (chapitres 12-14) les transformations morphologiques à l'œuvre dans les constructions morphosyntaxiques qui sont à la base des choix de rangement des affects dans les différentes classes et sous-classes proposées dans l'ouvrage et dans le DIMA. Denis Le Pesant, en pédagogue, ne perd pas de vue les éléments théoriques à rappeler au lecteur afin qu'il saisisse le contenu de cette partie. En outre, il n'oublie pas de faire des rappels des sections où les règles transformationnelles ont été et/ou seront convoquées pour la description des prédicats d'affect et d'argumenter en faveur ou contre leur emploi pour l'analyse des têtes prédicatives. Le chapitre 13 plus particulièrement est très éclairant de ce point de vue : la notion de construction morphosyntaxique étant à la base des sous-classes des affects, l'auteur y approfondit les différentes réalisations des radicaux prédicatifs (cf. par exemple content, contenter, contentement) et revient sur la distinction tête (noyau) syntaxique et tête d'une structure argumentale. Les bases sont ainsi posées pour pouvoir dérouler les variantes de forme des structures argumentales par le biais de la batterie des transformations de mouvement, de réduction et de diathèse (chapitre 14).
[9] Nous arrivons avec la partie 5 au cœur de la classification des affects. L'auteur présente les méthodes employées pour l'établissement des sous-classes ainsi que leurs variantes flexionnelles. Il met également l'accent sur la grande diversité des formes locutionnelles (cf. avoir assez, marre, plein le dos, ras le bonbon, etc.). Cette partie comporte quatre chapitres équilibrés. Denis Le Pesant fait appel au même type d'organisation que celui pour lequel il a opté dans les parties précédentes : le chapitre 15 expose le fondement des classifications et les choix méthodologiques. Ces derniers combinent des méthodes issues des travaux théoriques revendiqués dans l'ouvrage (cf. le regroupement morphologique pour des lexèmes isolés proposé par Dubois et al. (1967) dans le Dictionnaire du français contemporain, le recours aux classes d'équivalences que l'on doit à Maurice Gross, etc.). Les sous-classes de lexèmes d'affect, représentant chacune une construction morphosyntaxique, sont ensuite commentées et analysées dans le chapitre 16. Le chapitre 17, quant à lui, se focalise sur l'importance pour les classements de la prise en compte de la polarité des affects (euphorie vs. dysphorie). Cette dichotomie bipolaire (il n'est pas question de polarité neutre) est illustrée via la construction de couples de classes antonymes (cf. plaisir vs. déplaisir par exemple). L'intérêt des choix opérés est mis en saillance dans le dernier chapitre de cette partie (chapitre 18) où l'on comprend l'importance de ne pas séparer, dans le DIMA, les entrées locutionnelles des non-locutionnelles. L'auteur insiste aussi sur les propriétés de certains cas pour lesquels l'étiquette de semi-figement peut être appliquée (cf. par exemple qq avoir bon espoir de qqc/donner bon espoir de qqc à qq). Ce chapitre apporte enfin des données utiles dans le domaine complexe des unités polylexicales.
[10] La sixième partie compte une centaine de pages (pp. 268-371) et est divisée en deux grands chapitres : le chapitre 19 porte sur les classes et sous-classes d'affect de catégorie I et le chapitre 20 sur celles de catégorie II. Toujours soucieux de guider son lecteur, Denis Le Pesant rappelle d'abord la typologie des affects en deux grandes catégories. Puis, il présente sous forme de liste les différentes classes et sous-classes (par exemple pour la catégorie I : classe d'humeur avec différentes sous-classes comme celle d'énergie et d'apathie et les lexèmes qui y sont rangés). Ces listes sont accompagnées de remarques diverses (rôle de Cause ou non, transitivité du prédicat, diathèse, etc.). Signalons que nous trouvons dans ces listes tout type de lexème qu'il soit issu d'un registre soutenu ou familier (pour la classe de souffrance par exemple : pénibilité, épreuve mais aussi en chier). Enfin, des exemples formels et leur équivalent attesté sont cités et commentés.
[11] La septième et dernière partie du livre, Aux marges du lexique des affects, une esquisse, est, comme son titre l'annonce, la plus petite partie (seulement quatorze pages) et constitue une vraie ouverture sur des travaux ultérieurs tout en posant le problème épineux de la définition de l'émotion. Comment en effet procéder quand on veut exécuter des tâches d'annotation manuelle et/ou automatique dans divers corpus et qu'on doit décider si tel ou tel lexème devrait être annoté comme 'comportant' de l'émotionnalité ou non ? Est-ce que être amical désigne un affect en soi au même titre qu'être triste ? Ou encore, pour toute une série d'expressions de réaction somatique (baver, rire, bondir, etc.), peut-on parler de lexèmes d'affects ? Ces questionnements ne sont pas nouveaux, nous les croisons dans plusieurs travaux, comme par exemple chez Anscombre (1995) qui propose la distinction manifestation physio-psychologique et manifestation ressentie sur le mode affectif dans un 'lieu' affecté. La langue connaît en effet différents moyens traduisant l'état intérieur du locuteur qui passent par des marques ou descriptions de comportements (cf. aussi les interjections, les manifestations physiques, etc.). Est-ce qu'il serait utile de recourir à d'autres sous-catégorisations comme celles proposées dans d'autres projets (cf. Étienne & Battistelli 2021) et distinguer par exemple une classe d'émotions 'manifestées' ? Il s'agirait d'expressions-indices d'une émotion ou de conséquences visibles de son existence (cf. avoir la chair de poule) ou invisibles (avoir des crampes d'estomac). En somme, peaufiner les analyses en décrivant les 'prédicats appropriés' sélectionnant des affects est une piste prometteuse.
[12] La conclusion (pp. 391-394) prolonge dans les faits la septième partie du livre en proposant des améliorations surtout pour le DIMA. L'auteur mentionne également le cas des interjections dont il a été question ci-dessus et explique comment elles pourraient être intégrées dans ce projet par le biais des phrases préfabriquées. Nous rencontrons ici un autre volet important pour les classements des affects, celui de l'analyse conversationnelle et de la prise en compte de la pragmatique. Denis Le Pesant en collaboration avec Gaston Gross, qui nous a quitté en 2022, a entrepris ce travail qui s'annonce passionnant.
[13] L'originalité du livre réside dans le fait qu'il ne se limite pas à un nombre fini d'émotions primaires (cf. Ekman 1992) ou à la seule dimensionnalité des émotions (cf. polarité et intensité). Alors qu'il est communément admis dans le domaine du TAL qu'on a besoin de catégories nettes et simples pour la modélisation des ressources lexicales ou des outils de détection automatique, L'expression des émotions et des sentiments en français, qui ne se limite donc pas à une perspective purement catégorielle ou dimensionnelle, propose une classification qui semble apte à rendre compte de la structuration des émotions et de leur fonctionnement. Afin de vérifier cette impression après la lecture du livre, nous nous sommes livrée à une petite expérience comparative entre Polarimots et le DIMA. Nous avons testé les deux lexiques sur un petit corpus oral de 7583 tokens et nous avons obtenu les résultats suivants : Polarimots a détecté correctement 162 tokens d'expression linguistique de l'émotion là où le DIMA obtient le score de 261 tokens (105 pour émotion et 156 pour sentiment). Parmi les éléments détectés par le DIMA, un seul a posé problème, peut-être à cause de la nature orale du corpus : l'expression aller à (fam) (V-Obj) de la classe Plaire_B-2 qui a fourni des résultats positifs même quand il n'était pas question d'émotion dans le texte. L'auteur précise toutefois dans sa conclusion que le DIMA était encore « inachevé » (p. 391) au moment de la parution du livre.
[14] Nous concluons ce compte-rendu avec une objection : l'auteur signale que son ouvrage « ne tient pas (…) toutes les promesses implicites de son titre » (p. 391). Nous ne sommes absolument pas d'accord avec ce constat. Même s'il est vrai que toute personne ayant eu affaire à l'expression des émotions de près ou de loin ressent de la frustration au terme de ses investigations, tant l'entreprise est complexe, Denis Le Pesant nous offre un panorama vaste des lexèmes d'affects. La réussite réside dans l'adoption d'un traitement linguistique qui ne postule pas une autonomie respective du lexique, de la syntaxe et de la sémantique, ce qui constitue bien sûr la philosophie du cadre théorique du lexique-grammaire. S'ajoute à cela le dictionnaire qui accompagne le livre et qui en est l'application directe : le DIMA est une ressource qui contribue indéniablement au raffinement des approches basées sur l'application des dictionnaires dans les corpus à des fins de détection et d'annotation. Cet ouvrage ne se destine toutefois pas exclusivement à celles et ceux qui s'intéressent au domaine de l'expression des émotions. Il peut aussi être lu à des fins d'enseignement et d'illustration des modèles distributionnels et transformationnels du français. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que recommander la lecture de L'expression des émotions et des sentiments en français.
Abréviations et références bibliographiques
Anscombre 1995 = Jean-Claude Anscombre 1995. Morphologie et représentation événementielle : le cas des noms de sentiment et d'attitude. Langue française 105, 40-54. https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1995_num_105_1_5292.
Augustyn & Tutin 2009 = Magdalena Augustyn, Agnès Tutin 2009. Constitution d'un corpus annoté autour du lexique des émotions : collocations et fonctions lexicales. David Beck et al. (eds.). Actes de la Quatrième conférence internationale sur la théorie sens-texte (MTT 2009). Observatoire de linguistique sens-texte (OLST), 25-34. http://olst.ling.umontreal.ca/pdf/ProceedingsMTT09.pdf.
DIMA = Denis Le Pesant, UMR 7114 Modèles, dynamiques, corpus (MoDyCo) 2023. Dictionnaire informatisé des mots d'affect. https://www.ortolang.fr/market/lexicons/dima.
Diwersy et al. 2014 = Sascha Diwersy et al. 2014. Traitement des lexies d'émotion dans les corpus et les applications d'EmoBase. Corpus 13, 269-293. https://journals.openedition.org/corpus/2537.
Dubois et al. 1967 = Jean Dubois et al. 1967. Dictionnaire du français contemporain. Larousse.
Dubois & Dubois-Charlier 1997 = Jean Dubois, Françoise Dubois-Charlier 1997. Les verbes français. Larousse.
Ekman 1992 = Paul Ekman 1992. An argument for basic emotions. Cognition and Emotion 6.3-4, 169-200.
Étienne & Battistelli 2021 = Aline Étienne, Delphine Battistelli 2021. Annotation manuelle des émotions dans des textes écrits avec la plateforme Glozz : Guide d'annotation. Université Paris Nanterre. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03263194.
Gala & Brun 2012 = Núria Gala, Caroline Brun 2012. Propagation de polarités dans des familles de mots : impact de la morphologie dans la construction d'un lexique pour l'analyse d'opinions. Actes de la 19e conférence sur le traitement automatique des langues naturelles (TALN 2012), Grenoble (France). ATALA, 495-502. http://talnarchives.atala.org/TALN/TALN-2012/taln-2012-court-021.pdf.
ORTOLANG = Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Université de Lorraine 2016-. Outils et ressources pour un traitement optimisé de la langue. https://www.ortolang.fr.
Piolat & Bannour 2009 = Annie Piolat, Rachid Bannour 2009. EMOTAIX : un scénario de Tropes pour l'identification automatisée du lexique émotionnel et affectif. L'année psychologique 109.4, 655-698. https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2009-4-page-655.htm.
Polarimots = Núria Gala 2012. Polarités intrinsèques du lexique (mots négatifs, neutres, positifs). https://polarimots.lis-lab.fr/.
TAL = Traitement automatique de la langue.
1 Cf. divers lexiques tels que le lexique des émotions (Augustyn & Tutin 2009), Polarimots (Gala & Brun 2012) ou des projets d'annotation comme, entre autres, EMOLEX (Diwersy et al. 2014), EMOTAIX (Piolat & Bannour 2009).